La Pluie

Par les deux fenêtres qui sont en face de moi, les deux fenêtres
qui sont à ma gauche, et les deux fenêtres qui sont à ma
droite, je vois, j’entends d’une oreille et de l’autre tomber
immensément la pluie. Je pense qu’il est un quart d’heure
après midi : autour de moi, tout est lumière et eau.
Je porte ma
plume à l’encrier, et jouissant de la sécurité de
mon emprisonnement, intérieur, aquatique, tel qu’un insecte dans
le milieu d’une bulle d’air, j’écris ce poème.
Ce n’est point de la bruine qui tombe, ce n’est point une pluie languissante et douteuse. La nue attrape de près la terre et descend sur elle serré et bourru, d’une attaque puissante et profonde. Qu’il fait frais, grenouilles, à oublier, dans l’épaisseur de l’herbe mouillée, la mare ! Il n’est pas à craindre que la pluie cesse ; cela est copieux, cela est satisfaisant.
Ce n’est point de la bruine qui tombe, ce n’est point une pluie languissante et douteuse. La nue attrape de près la terre et descend sur elle serré et bourru, d’une attaque puissante et profonde. Qu’il fait frais, grenouilles, à oublier, dans l’épaisseur de l’herbe mouillée, la mare ! Il n’est pas à craindre que la pluie cesse ; cela est copieux, cela est satisfaisant.
Altéré, mes frères, à qui cette
très merveilleuse rasade ne suffirait pas.La terre a disparu, la maison
baigne, les arbres submergés ruissellent, le fleuve lui-même qui
termine mon horizon comme une mer paraît noyé. Le temps ne me dure
pas, et, tendant l’ouïe, non pas au déclenchement d’aucune
heure, je médite le ton innombrable et neutre du psaume.
Cependant la pluie vers la fin du jour s’interrompt, et tandis que la nue accumulée prépare un plus sombre assaut, telle qu’Iris du sommet du ciel fondait tout droit au cœur des batailles, une noire araignée s’arrête, la tête en bas et suspendue par le derrière au milieu de la fenêtre que j’ai ouverte sur les feuillages et le Nord couleur de brou. Il ne fait plus clair, voici qu’il faut allumer.
Cependant la pluie vers la fin du jour s’interrompt, et tandis que la nue accumulée prépare un plus sombre assaut, telle qu’Iris du sommet du ciel fondait tout droit au cœur des batailles, une noire araignée s’arrête, la tête en bas et suspendue par le derrière au milieu de la fenêtre que j’ai ouverte sur les feuillages et le Nord couleur de brou. Il ne fait plus clair, voici qu’il faut allumer.
Je fais aux tempêtes la libation de cette goutte d’encre.
Paul Claudel

Le poète ne blâme aucune saison,aucune intempérie,aucun nuage en ce ciel changeant,le poète voit les couleurs offrir le mouvement,le changement,le temps passé et ne s'arrêter,conscient est-il de n'être qu'un instant,témoin d'un présent bien fugace et pourtant si important,si intelligent en divine logique,le poète se souvient d'un autre temps,autre espace tout voué à la patience,évidence en sa conscience,le poète connaît son bonheur,le bonheur,il en est le traducteur,le facteur des plus messages,il transmet la joie d'aimer,oui en toute chose,en toute vie,il voit l'amour et le dit.
RépondreSupprimertrès bonne journée à toi chère Lorette.
Bonjour Lorette ,
RépondreSupprimerPénible cette pluie incessante et le jour de l'été qui arrive grrrr
En effet j'attends ma Sylvie avec impatience ,encore 8 jours elle me manque beaucoup .
Très bonne journée avec de gros bisous .
marie
Je lisais en me disant quel talent et oui Paul Claudel quand même ....parler de la pluie ainsi voilà que cela la rend presque agréable...bien que trop c'est trop...
RépondreSupprimerPour le vin d'acacia je ne sais pas si je pourrai aller le gouter, un peu loin peut être, mais les voyageurs ont fait quelques provisions en vue de composition maison.
Bonne journée bises Jacqueline.
Bonjour ma Lorette,
RépondreSupprimertout comme Jacqueline, je me disais que tu avais fait fort avec ce poème..........
Merci pour ce joli cadeau, la pluie parfois peut faire que l'artiste nous offre de bien jolis mots, comme tu sais aussi si bien le faire toi ma Lorette.
Gros bisous, Helene
Bien joli poème que celui de Claudel..Et oui la pluie ne cesse de tomber et c'est désolant, l'été va bientôt arriver et ns n'avons pas eu de printemps.. Tu me demandais pour la Bourse des Minéraux, comme je reviens de faire une poussée impossible pour moi de me déplacer et de tte façon y a un monde fou on n'arrive pas à circuler, il faut être bien vaillante Lorette mais si l'on est en forme elle en vaut le détour..Je t'embrasse fort Lorette et merci pour ce beau partage.. Lily
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